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Le Coin Politique des Pays Oubliés

Commentaires et articles sur l'actualité des pays du tiers monde
Irak: Les Prétextes S'écroulent

Coup dur pour George Bush

Le responsable américain chargé de découvrir des armes de destruction massive nie leur existence et démissionne avec fracas. " Je ne pense pas qu'elles existaient. " En démissionnant avec fracas, vendredi, de son poste de responsable de la mission américaine chargée de découvrir des armes de destruction massive (ADM) en Irak, David Kay a confirmé ce que presque tout le monde subodorait : Saddam Hussein ne détenait pas des stocks d'armes interdites. La présence supposée d'ADM en Irak avait été avancée par Washington et Londres pour justifier la deuxième guerre du Golfe au printemps 2003. À la tête d'une équipe qui a compté jusqu'à 1 400 hommes, David Kay a sillonné de long en large l'Irak depuis la chute de Saddam Hussein, le 9 avril 2003. Selon lui, l'Irak Survey Group (ISG) n'a trouvé aucune preuve de l'existence d'un arsenal interdit. " Il n'a pas été possible de trouver la moindre preuve matérielle d'un programme de grande ampleur ", a-t-il déclaré à l'agence de presse Reuters, qui l'a interrogé peu de temps après sa démission. Il a estimé que son équipe avait " découvert probablement 85 % de ce que nous pouvons découvrir ". Sur l'existence supposée de stocks d'armes biologiques et chimiques, il a été catégorique : " Je pense qu'il y avait des stocks à la fin de la guerre du Golfe en 1991 et que la conjugaison du travail des inspecteurs de l'ONU et des actions unilatérales irakiennes les a fait disparaître ", a-t-il dit. " Je pense que nous avons la preuve manifeste qu'ils n'ont pas relancé de programme de grande ampleur ", a-t-il ajouté. Dans un entretien publié hier par le journal britannique Sunday Telegraph, David Kay a précisé qu'une partie des armes de Saddam Hussein a été transférée d'Irak en Syrie peu avant le déclenchement de la guerre. " Nous ne parlons pas là d'une grande quantité d'armes. Mais nous savons, à la suite des interrogatoires d'anciens responsables irakiens, qu'une grande quantité de matériels est allée en Syrie avant la guerre, dont des composants du programme d'armes de destruction massive de Saddam Hussein. " La démission de David Kay est un véritable coup dur pour le président américain George Bush. Mardi, dans son discours annuel sur l'état de l'Union, le locataire de la Maison-Blanche s'était servi des travaux de David Kay pour justifier l'intervention américaine en Irak. " Le rapport Kay a identifié des douzaines d'activités liées à des programmes de destruction massive et une quantité significative d'équipements que l'Irak dissimulait aux Nations unies. Si nous n'avions pas agi, les programmes d'armes de destruction massive du dictateur continueraient aujourd'hui ", a-t-il ainsi lancé. La Maison-Blanche n'a pas réagi immédiatement aux déclarations de David Kay. La CIA s'est contentée d'annoncer le nom de son successeur. Il s'agit de Charles Duelfer, ancien vice-président de la commission spéciale des Nations unies qui était chargée du démantèlement des armes de destruction massive en Irak. " M. Kay et son équipe ont cherché très attentivement. Je pense que s'ils n'ont pas trouvé (ces armes), c'est qu'elles n'y sont probablement pas ", indiquait-il récemment sur NBC. Pour le secrétaire d'État américain Colin Powell, la question des ADM n'est cependant pas close. " La question ouverte est : combien en avaient-ils s'ils en avaient ? Et s'ils en avaient, où sont-elles passées ? Et s'ils n'en avaient pas, pourquoi cela n'a-t-il pas été su auparavant ? " a-t-il dit samedi. À Londres, les services de Tony Blair ont diffusé un communiqué balayant d'un revers les propos de David Kay. " Il est important que nous soyons patients et que nous laissions le Groupe de surveillance de l'Irak (ISG) faire son travail. Il reste du travail à accomplir et nous en attendons les conclusions. Mais notre position est inchangée ", a riposté un porte-parole de Tony Blair. " Il devient vraiment peu digne de la part du premier ministre de continuer à insister de dire qu'il avait raison quand tout le monde peut voir maintenant qu'il avait tort ", a commenté l'ancien ministre britannique des Affaires étrangères, Robin Cook. À moins d'un an de l'élection présidentielle, la démission de David Kay a aussitôt été exploitée par les démocrates, qui parlent désormais " d'échec massif " des services de renseignement. Alors que la bataille électorale bat désormais son plein, un sondage donne pour la première fois George Bush perdant. Selon l'étude publiée samedi par l'hebdomadaire Newsweek, le sénateur John Kerry, actuel favori dans la course à l'investiture démocrate, recueillerait 49 % des suffrages, contre 46 % pour George Bush. Damien Roustel ( Journaliste ) Article pris du : Journal l?Humanité (France) Section International http://www.humanite.fr/journal/

Ecrit par Inmigrante, le Lundi 26 Janvier 2004, 18:35 dans la rubrique Actualité .


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